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jeudi 28 février 2019



Martine
Et les garçons




   Caro Diario 
1966








                                                         



Je ne suis plus la petite fille que maman appelait
TITI
Depuis l’enfance, avec ce surnom que je n’aimais pas.

A seize ans maintenant,
Je vois bien que les garçons tournent autour de moi au café de maman.

Cela est nouveau pour moi, mais ce n’est pas dans mon programme.

Je ne suis pas disponible, ni dans ma tête, ni dans mon cœur, ni dans mon corps.

Je n’ai pas envie d’avoir des enfants comme maman,
Ni que l’on me quitte comme papa l’a fait.

Les HOMMES SERAIENT-ILS TOUS COMME CA ?
Et puis je suis jeune, alors j’ai bien le temps,
Et ma vie est pleine du manque de notre père.

Comment faire confiance aux  HOMMES,
Alors que le meilleur d’entre eux est parti loin de nous.

J’aime bien la compagnie de mes amis garçons,
Mais pour le reste, mon cœur est vide.

Je n’ai pas envie d’aller plus loin, et puis mon corps est à moi,
Et j’en fais ce que je veux.

Le plus dur est de faire le vide autour de soi, de me protéger.

Je me mure dans ma tête et je ferme la porte de mon cœur et de mon corps,
Comme ça pas de problème pour grandir en paix et aller de l’avant.
Devenir inaccessible et intouchable.

Certains clients voudraient aller plus loin avec moi, qu’ils aillent se faire voir,
Je suis dans mon monde et j’ai fermé la porte à clef.
Certains pensent que je suis une fille facile comme je travaille dans un café,
Mais j’ai bien le droit de rire et de m’amuser,
Avec mes amis en tout bien tout honneur.

Et je me moque de leurs dires, ma ligne de conduite est draconienne,
Et ne changera pas,
Et je suis très bien comme cela.

J’ai assez de soucis comme ça pour grandir, alors pourquoi me prendre la tête.

« Maintenant j’adorerais que maman m’appelle encore TITI »

ALORS PAS TOUCHE
SINON JE TAPE.



       Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs




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