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mercredi 29 avril 2020






La Jeannette



Les allocations familiales



Et Grand-mère Marcelle



  Caro Diario 1960

C'est la fin du mois, midi et soir, on mange des pâtes,
 Mais le gruyère râpé est toujours sur la table, 
Et comme toutes les fins de  mois, on manquait de sous.
Pour se dépanner, maman nous envoyait mon frère ainé et moi,
                                              Rendre la deuxième bouteille de gaz,
Contre les cinquante francs de consigne.
Quand cela ne suffisait pas, j’étais mandatée par maman  pour aller
« Chez La Jeannette »,
Dans son restaurant au pied de la maison, pour lui demander de nous prêter cinquante francs
Brave femme cette Jeannette, toujours prête à nous rendre service.
Car on attendait
Le Grand Georges, qui avec sa sacoche noire nous apportait,
 Nos précieuses allocations familiales.
Maman lui laissait toujours les petits sous, ce que je trouvais injuste,
Car il avait un travail, et c'était nos sous.
On voyait les billets que maman posait sur la table, des billets, et des billets.
 C’était la fête à la maison, et mon frère les comptait au fur et à mesure.
Alors maman payait tout ce que l'on devait.
Et les provisios remplissaient à nouveau le placard et on avait du mal à fermer la porte,
Et même on faisait des réserves pour la fin du mois.
Parfois Grand-mère Marcelle venait, quand maman n’était pas là,
Avec des provisions 
Épicerie, gâteaux, bonbons que je cachais au fond du placard.
Sans rien dire à personne, maman, quand elle était en colère contre grand-mère,
Passait tout  par la fenêtre et dans l'escalier,
Provisions et vêtements neufs que grand-mère nous avait achetés,
Ce qui me faisait pleurer, car maman avait sa fierté.
Mais moi je m'en fichais bien des états d'âme de notre mère.
Alors je cachais tout ce que grand-mère me donnait,
Au fond du placard et même parfois au grenier,
Et je le ressortais petit à petit discrètement.
On en a bien profité, mes frères et moi des largesses de Mémé,
 Je n’ai pas de regret d'avoir comploté avec grand-mère.               
Et on a bien fait,
 Car elle est partie bien trop vite rejoindre Jean-Paul.





















samedi 25 avril 2020

                         


                                    Enfermé dans une cave
                           

                                       La peur du noir 
                                                     1960

                                                                   Caro Diario 








    A la maison avec mon petit frère Philippe je prépare le repas du soir, Papa et maman ne sont pas encore rentrés. J’attends depuis plus d’une heure mon frère Michel qui rentre toujours seul de l’école, Le repas est prêt et Michel n’arrive pas. 

   Le temps passe, rien, je commence à avoir peur car il rentre toujours à l’heure. C’est un garçon gentil, calme, et obéissant. A l’arrivée de mes parents, tout le monde part à sa recherche, D’abord dans le quartier, puis les rues de son école. De retour à la maison pour voir s’il est rentré, Le mari d’une voisine nous attend et nous raconte comment il a trouvé Michel en pleurs Enfermé dans la cave de sa femme et dans le noir depuis plus de cinq heures. 

    Sa femme, dite « La Françoise Lavandière de la rue Raphaël » Et lui, l’avaient recueilli. Des voyous l’avaient enfermé dans cette oubliette à la sortie de l’école. La Françoise et son mari, après avoir réconforté Michel en pleurs D’un bon gros bol de chocolat chaud nous le ramenaient à la maison. 

    Cette nuit là je me suis endormie vite de le savoir revenu, J’avais eu très peur de l’avoir perdu et qu’on ne le retrouve jamais.







Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs




vendredi 3 avril 2020

                                                           


                                                         A COEUR PERDU