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samedi 26 octobre 2019




LA MORT AU VOLANT 



          Bruce à trente ans était un homme actif, détective privé. Beau garçon d’un mètre quatre vingt dix, brun aux yeux marrons, sportif, qualité indispensable dans son métier. Il faisait ses enquêtes et filatures le plus sérieusement du monde. Les années passant, il était devenu un maître, une référence dans la profession un ardent défenseur des victimes de la route.
    En planque dans sa voiture, il avait toute la panoplie du parfait enquêteur à portée de main, ordinateur, appareil photo, puissant zoom, caméra miniaturisée et il pouvait écouter les conversations. En professionnel, il savait décrypter tous les signes et attitudes du comportement humain. Il était devenu un fin limier en suivant des stages de la police criminelle. Assis à son bureau il attendait son rendez-vous pris en urgence, il n’eut pas longtemps à patienter, quelqu’un frappa.
      Claire pénétra dans son bureau, elle ne devait pas avoir plus de trente cinq ans, du seuil de la porte d’entrée il pouvait sentir son parfum. Il lui fait signe de s’asseoir, seul le croisement de ses jambes et les petits mouvements de ses mains montraient sa nervosité, une angoisse qu’elle essayait de cacher au mieux. Elle voulait l’engager pour retrouver le responsable de la mort de son mari et son fils dans un accident de la route. 
     En un éclair, Bruce revit devant ses yeux le véhicule calciné de sa femme, sur une petite route de campagne, percuté par un chauffard ivre. La mère et la fille avaient péries brûlées vives dans leur voiture, sans secours. En une minute il avait perdu sa famille et sa vie heureuse avait basculé dans l’horreur.
     Depuis il traitait en priorité les accidents mortels, les délits de fuite de chauffards éméchés. Il faisait ses recherches comme si c'étaient des tueurs en séries, il débusquait ces assassins de la route, pour que puisse avoir lieu leur procès.
Tous les jours de la semaine il traquait ces fous du volant alcoolisés, pour les faire arrêter et traduire devant un tribunal.

    De planques en filatures, il se faisait une joie de les appréhender et de les traduire devant la justice. Souvent il était en rage, quand un chauffard éméché était relâché par le tribunal, sans condamnation alors, qu’il avait tué, un enfant, un conjoint, un parent. Là, il savait ce qu’il lui restait à faire. 
    Pendant ses jours de repos, son unique loisir était la chasse. C’était le seul moment de la semaine où le soir, enfin il pouvait s’endormir sans se réveiller en pleine nuit, couvert de sueur criant les noms de sa femme et de sa fille.  Il troquait son costume cravate, par une tenue de camouflage noire, munie de chaussures à crampons, de gants, il s'installait au volant de son puissant quatre-quatre noir aux vitres teintées. Une vraie voiture d’espion, GPS, lunette infrarouge, traceurs,  fréquence de la police tous les moyens existant étaient à sa disposition.
Et là, il partait à la chasse pour deux jours, mais pas n’importe quelle chasse.

 « À La chasse à l’homme » 
     Devant autant d’injustices, de laxisme des tribunaux, chaque fois qu’il y avait mort d’homme et que les condamnés étaient acquittés, lui, il rendait la justice. Dans sa grosse voiture, à l’abri des regards, derrières ses vitres teintées avec sa fausse immatriculation, il les filochait et ils devaient mourir de la même façon que leurs victimes innocentes. Il avait retrouvé le responsable de la mort de sa famille, il avait eu six mois de suris. C’était insoutenable. Le chauffard pouvait continuer à vivre comme avant et il pouvait tuer à nouveau d’autres innocents. Il l’avait traqué pendant des jours, pour tout connaître de lui, de ses habitudes et de son comportement.
    Un soir, au volant de son bolide, lancé à pleine puissance, avec son gros pare-buffle il avait traîné la voiture de l’ivrogne sur plusieurs mètres, pour une sortie de route fatale. Après avoir dévalé la pente il finit sa course au fond du ravin, pulvérisé. Son jugement et sa sentence étaient appliqués, la mort. 
    Demain il allait se mettre au service de Claire, pour retrouver l’assassin. Il attendrait dans la rue, garé derrière le bar, la sortie de l’homme laissé libre par le tribunal. Avec une voiture, on pouvait commettre un crime parfait, la preuve, la gendarmerie les avaient tous classés en accident de la route. 
    Il démarra sa voiture à la poursuite du coupable, le doubla et attendit sa proie en sens inverse, tous feux éteints à la sortie d’un virage. Il alluma ses phares, une puissante lumière blanche éblouit le conducteur et sa cible dévala la pente abrupte, pour finir sa course, au fond du précipice, broyée dans son véhicule, réduit à l’état d' épave. Il remarqua une voiture derrière lui, tous phares éteints, une femme en descendit, le visage plein de larmes, des pleurs de joie. Claire, regarda Bruce, pleine de reconnaissance et admirative, sans aucune compassion pour la victime qui gisait au fond du ravin.

    À ce moment le chasseur solitaire, comprit qu’il avait trouvé une alliée, une aide précieuse, pour ses nouvelles missions, il ne serait plus seul. Depuis ces accidents, cette route et ce virage étaient considérés comme dangereux, sans que l’on puisse expliquer ce phénomène. Longtemps encore, sur cette chaussée, malgré les panneaux, il y aurait des accidents, bien sûr dus à la vitesse et à l’alcool. Il avait encore de beaux jours de justicier devant lui et elle, tout à apprendre sur le  métier de détective et les expéditions punitives. 
    Le plaisir éprouvé pendant que le véhicule quittait la route, lui fit comprendre, qu’elle ne pourrait plus faire marche arrière, cela donnait un sens à sa vie, un désir nouveau était en elle et une ligne de conduite, œil pour œil, dent pour dent.
 
     Avec la puissance des voitures, les soirées arrosées, il ne serait pas trop de deux pour ces expéditions punitives, il pressentait en Claire, de bonnes dispositions, c’est sûr elle serait une excellente recrue.
 


                    Retrouvez cette nouvelle dans mon recueil "A L'ABRI DES REGARDS"

 


vendredi 25 octobre 2019

samedi 12 octobre 2019



DEDICACE LE SAMEDI 12 OCTOBRE 2019 
AU BAR-PRESSE DE L'ARZON 
chez Mikaël à Vorey-sur-Arzon, Haute-Loire





lundi 7 octobre 2019



JE SERAI EN DEDICACE  LE SAMEDI 12 OCTOBRE 
TOUTE LA JOURNEE AU  BAR-PRESSE DE L'ARZON 
chez Mikaël à Vorey-sur-Arzon, Haute-Loire.





mardi 1 octobre 2019




Le cinéma

Certains l’aiment chaud

  Caro Diario 
 
Le Puy année 1958

 J'adorais le cinéma et maman le savait.
Un jour qu'elle ne savait quoi faire de moi pour l'après-midi,
Elle décida de me mettre au cinéma. 
Le permanent Place aux laines était ouvert de quatorze heures à vingt heures.
On pouvait y rester toute la journée.
C'était génial, si on avait choisi son film.
Mais là, ce n'était pas mon cas.
Maman avait choisi pour moi, ce qu'elle aurait aimé voir.
Certains l’aiment chaud avec Marilyn Monroe. 
C’était sa star préférée ainsi que  Brigitte Bardot.
Mais bien sûr, pas un film pour moi petite fille.
Qui n'aimait que les films de cape et d'épée avec Jean Marais ou les péplums.
Enfin, je me suis assise dans la salle et j'ai attendu son retour.
J'ai vu la séance de quatorze heures à seize heures,
celle de seize heures à dix-huit heures  et aussi celle de dix-huit heures à vingt heures.
Et c'était long, long et long.
A vingt heures elle m'a récupérée devant l'entrée du cinéma.
J'avais eu peur qu'elle ne vienne plus me chercher.
Depuis ce jour, quand ce film, 
Certains l’aiment chaud passe à la télévision,
Je change de chaîne !
 


          Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs