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lundi 27 janvier 2020





La Tata Marie 


   Caro Diario 


Le Puy 28 mars 1958








La coiffe blanche 

   Il y avait bien cette Tata Marie qui venait parfois chez mes grands-parents. La sœur de grand-père. Une très grande femme mince toujours habillée de noir,
Et qui portait sur sa tête la coiffe blanche du Velay. 

      Je l’ai toujours vue seule, sans mari, ni enfant, Alors je me disais que c’était peut-être ça « Une vieille fille ». Parfois elle me prenait par la main et on faisait une promenade ensemble. Elle me serrait dans ses bras, m’embrassait Et là elle semblait moins sévère. 

   Je l’aimais bien cette Tata Marie. Elle habitait Lyon où elle était gouvernante. Mais un jour dans la chambre de Pépé et Mémé, Il y avait sur deux chaises, une grande caisse en bois. 

    Sans que l’on me le dise, J’ai compris qu’elle était dedans, C’était mon premier mort. Et maintenant, Je ne pourrai plus lui demander, Où étaient son mari, et ses enfants, Car pour moi, à cette époque, Toutes les femmes avaient des enfants, C’était sûr. 
              Ma mère en avait bien, alors, Pourquoi pas elle. 

   La guerre de 1914 était passée par là et le gentil fiancé n'était pas revenu.





               

                     Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs











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