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lundi 1 octobre 2018




                                          
11 mai 1958


                             Ma première communion.
                                                     
                                                                Caro Diario   
                            Mon premier mensonge



Ma première communion était en préparation depuis une semaine,
C’est ma grand-mère
Qui supervisait le tout de son deuxième étage de la Place de la halle.
Faut dire que maman attendait son cinquième enfant :
" Ma sœur et j'en étais sûre".
Je devais aller me confesser deux fois avant le grand jour.
La première fois de la semaine, je n'avais pas l'habitude de la chose,
Le confessionnal m’impressionnait et me faisait un peu peur.
Une fois installée à l’intérieur,
 La fenêtre de bois coulissante s’ouvre, le  prêtre que je vois en quadrillage me fait peur.
Il me demande avec insistance de lui dire la liste de mes péchés.

J'ai sept ans et demi et j'ai beau chercher je ne trouve rien à lui dire,
Alors pour m'aider dans mon devoir, il me guide dans mon choix,
En me récitant tous les péchés du monde,
Auxquels je ne comprends rien et réponds non à tous.
Puis il s’arrête sur le péché de gourmandise,
Je suis bien obligée de dire que je suis gourmande,
Et je pense aux choux à la crème chantilly de chez Doutre de la Place de la halle.
Alors, commence mon calvaire de l'après-midi…
Comme punition je dois réciter des
« Je vous salue Marie » et des « Notre père » toute une partie de l'après-midi,
 Chose bien sûr que j'ai faite la mort dans l’âme tellement je trouvais cela injuste.

 La veille de ma communion, lors de mon deuxième passage au confessionnal,
« Des fois que j'ai péché encore »
J'arrive à l'église du collège, je n'ai pas peur et j'y rentre avec courage.
Quand le prêtre me demanda la liste  mes péchés, je lui répondis non à tout,
Alors, il s’arrêta encore sur ce fameux péché de GOURMANDISE.
Je lui dis d'une voix ferme et catégorique et d'un ton que je ne me connaissais pas,
Et qui me surpris moi-même ainsi que lui :
«Non, je n'aime que le salé »

Cette fois je m'en étais bien sortie et j'ai pu rentrer à la maison
 Pour le premier essayage de la jolie robe blanche de  ma communion du lendemain.
Le matin du grand jour le onze mai 1958,
J’étais belle comme une princesse,
Avec ma jolie robe courte blanche et mes petits souliers blancs.
Mes cheveux longs, qui d'habitude me descendaient jusqu’aux fesses,
 Avaient été coiffés et j'avais des anglaises tout autour
De ma belle couronne de fleurs blanches en tissus.


                                        Il y a des jours comme ça où tout va bien.



























 



                              Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs"



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