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mercredi 1 juillet 2020

                                   
La première 4 chevaux 

  Caro Diario 1958




     Par l’unique fenêtre de notre appartement du troisième étage de la Place de la halle, On la voyait notre quatre chevaux. Au début, toutes les dix minutes, je me mettais à la fenêtre pour la regarder. C’est irréel de penser que dans cette année-là, l’année 1958 Il n’y avait qu’une seule voiture, notre quatre chevaux garée en bas de chez nous. La seule voiture du quartier était celle de mes parents. 

   Pas de problème pour se garer ni pour trouver une place sous la fenêtre, La place était à nous, aussi bien aux enfants qu’à notre voiture. On pouvait jouer tout autour de la Place de la halle sans problème, Notre père n’allait pas nous écraser avec sa quatre chevaux « neuve ». La place de la halle était à nous et on y était tranquille et cela a duré plus de trois ans. 

   On était les rois Et cette quatre chevaux pouvait aussi nous emmener à la mer. Une épopée héroïque, avec sur la galerie des bagages qui dépassaient du toit, et une remorque Attachée derrière que l’on perdait parfois deux fois par voyage. Papa avait toujours sa pince coupante avec lui dans la voiture.

 Alors au bord de la route nationale, il cisaillait les clôtures en fil de fer Pour rattacher notre précieux chargement, Il n’y avait plus une place à l’intérieur une fois la famille installée « Les Mollonoches tripatoches » (Comme disait mon oncle Francis) Mais le plus fort, c’est que l’on arrivait à notre destination : la mer, Et que l’on pouvait aussi revenir au Puy-en-Velay à ma chère Place de la halle. 

   Oui c’est sûr, c’était du solide la quatre chevaux. Si l’été il n’y avait pas de problème particulier, L’hiver c’était autre chose pour les voyages. Sans chauffage, il fallait équiper la marmaille comme pour le pôle nord, Des pulls, des écharpes et des bonnets pour ne pas geler à l’intérieur. La belle vie en somme. Personne dans le quartier ne partait en vacances Sauf nous. 

   A la bonne Franquette comme disait maman, Mais on partait, même pauvres. Et, par la suite il y en a eu d’autres, des quatre chevaux. 


Martine à gauche







                      Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs




 

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